dimanche 21 octobre 2007

Image/Texte

Mon attente - papier, tirages numériques, caisson lumineux.

O'graphie - papier, tirages numériques.

Je suis ainsi fait que les mots et les lettres me semblent vivants. Ceux-ci doivent être libérés de la rigidité qu’on leur donne. La lettre doit respirer, et par la même faire vivre les mots et les textes, en se maintenant à un certain niveau d’exigence graphique et typographique. Tant au niveau de l’aspect formel que dans la pertinence vis-à-vis du sens. La lecture doit être active pour que celle-ci ne devienne pas rébarbative. Ou bien alors cet ennui doit faire montre d’une volonté affirmée dans le travail à des fins bien précises. Le caractère typographique et la mise en page qui l’accompagne ne doivent pas se résumer à une retranscription plate et uniforme du texte mais bien lui amener un sens, non pas nouveau mais approfondi. Prendre en compte ce qui forme la matérialité du texte, c'est-à-dire la typographie, le graphisme, la mise en forme, les supports, les lieux d’expositions… c’est lui donner une nouvelle attention qui peut entraîner par une nouvelle confrontation, une nouvelle compréhension.
Je ne prétends pas répondre à toutes les problématiques liées au texte et à l’écriture mais simplement aborder dans mon travail des recherches sur ces thèmes qui me passionnent. Cela se traduit par exemple dans Mon attente par le placement dans la salle d’attente d’un cabinet médical, d’une enseigne lumineuse déclarant clairement que l’on est là pour « attendre ». Dans cette salle les magazines et par la même les textes dévolus d’ordinaires à faire passer ce moment ont disparu et seul leurs titres sont visibles sur l’enseigne. On passe alors d’une lecture sans intérêt de "le chasseur n°87" à un questionnement sur le sens même de la lecture de ces magazines dans ce lieu.
S’interroger sur l’image du texte c’est également, dans un travail comme O’graphie, s’interroger sur sa finalité. Quand le panneau de signalisation perd sa fonction et devient un signe, un langage inconnu1. Le texte devient-il inutile ou bien pouvons-nous en déduire d’autres sens de lecture, d’autres codes.
Lettre, signe, langage, explorer ces champs liés au texte par une expérimentation plastique de celui-ci semble être le centre des recherches que je mène. Reste à savoir vers quel univers visuel et textuel celles-ci aboutiront.

1 voir à ce sujet les travaux de Erik Spiekermann sur la typographie FF MT et la signalisation routière

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